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Bonesha Fm : Son journaliste battu sauvagement

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Le lundi 28 avril, le journaliste Willy Kwizera de la radio Bonesha Fm a été brutalement bâtonné et menacé de mort par certains représentants des étudiants de l’université du Burundi campus Mutanga, c’est au moment où il exerçait son métier dans ce campus. Le journaliste Kwizera est à présent sous le choc de cet acte et demande que les acteurs de ce fait soient sévèrement punis.

Willy Kwizera , journaliste de la Radio Bonesha fm

Dans l’avant-midi de ce lundi 28 avril, quand le journaliste de la radio Bonesha Fm « Willy Kwizera » voulait rencontrer le représentant des étudiants pour recueillir quelques informations sur la situation actuelle de la vie des étudiants de l’université du Burundi, le journaliste Kwizera a été capturé par un groupe de jeunes étudiants de cet établissement et a été conduit dans le bureau de la représentation des étudiants où il a été véritablement tabassé.

A son retour à radio, dans un état choquant et désespéré, Willy Kwizera a pris le temps de se reposer et de se ressaisir. Après quelques minutes, il s’est exprimé et a tout raconté.

 Il explique : « C’était aux environs de 10h,  j’étais au campus Mutanga à la recherche de l’information sur la situation de la vie des étudiants. J’ai rencontré un étudiant avec qui je me suis exprimé, mais il m’a transféré à l’autre, soi-disant qu’il serait un délégué du bac 2 de la faculté de l’économie, et je lui ai demandé s’il pouvait faire un entretien avec moi, mais il m’a répondu que le représentant des étudiants était mieux placé. »

Il continue en disant qu’après avoir demandé au délégué de lui fournir le contact du représentant des étudiants, ce même délégué a fait semblant de contacter ce représentant alors qu’il appelait les autres pour l’arrêter.

 « C’est ainsi que je lui disais que je vais prendre du thé et que je vais revenir, mais j’ai déjà constaté que ma sécurité peut être menacée. Arrivé à quelques mètres, j’ai regardé derrière moi, j’ai vu trois jeunes garçons qui couraient derrière moi. Arrivé devant moi, l’un parmi eux m’a arrêté brusquement, il m’a demandé la carte d’identité, je lui ai donné. Après ça, ils m’ont obligé à retourner jusqu’au-devant de l’ancien restaurant des étudiants, je l’ai respecté. »

Il ajoute : « À cet endroit, j’ai rencontré trois autres étudiants, ils m’ont posé des questions et je leur ai répondu. Après une dizaine de minutes, ils m’ont conduit au bureau de la représentation des étudiants, dans le pavillon 9 où j’ai été sauvagement tabassé. J’ai été tabassé à mort à l’aide de la matraque. J’ai aussi subi des menaces de mort, ils m’ont dit qu’ils voulaient me tuer et cacher mon corps dans le tiroir pour aller jeter mon corps ailleurs pendant ma nuit. »

Comme m’annonce le journaliste Kwizera, l’un parmi ces jeunes a avoué qu’il n’est pas du tout un étudiant, plutôt il est là pour accomplir sa tâche. Le journaliste a été accusé de collaborer avec le nommé Pacifique Nininahazwe.

« J’ai été torturé par ces étudiants, ils étaient au nombre de six. Ils m’ont obligé à dormir par terre. J’ai essayé de crier, mais en vain, un jeune garçon qui se trouvait à côté de celui qui me tabassait, a vite me piétiner sur mon cou pour m’empêcher de crier au secours. Après cela, ils se sont réunis en dehors du bureau, mais je ne parvenais pas à capter de quoi ils étaient en train de parler.»

Le journaliste Willy Kwizera  demande au CNC de suivre de près cette question des journalistes qui sont sous la menace. Il demande aussi que ces jeunes garçons soient traduits en justice.

« Pour le moment, ma santé est dans un état critique. Je profitais de cette occasion pour demander que ma sécurité fût garantie. » 

La direction de la radio réclame des enquêtes

Raymond Nzimana, directeur de la Radio Bonesha FM

La direction de la radio Bonesha FM a vite réagi et a condamné avec la dernière énergie cette barbarie affichée par ces représentants des étudiants de l’université du Burundi.

D’après Raymond Nzimana, le directeur de la radio Bonesha FM, il réclame des enquêtes approfondies afin de punir ces auteurs.

« Je dirais que c’est trop regrettable qu’un journaliste des médias reconnus ou d’une radio reconnue par la loi burundaise puisse être tabassé par des représentants des étudiants, des soi-disant futurs cadres du pays, qui savent au moins la pertinence des droits de la liberté de la presse et de l’accès à l’information, au moment où, le 3 mai, le monde célèbre la journée dédiée à la liberté de la presse. »

M. Nzimana demande à ce que ces jeunes étudiants soient punis conformément à la loi. Selon lui, même si le journaliste avait été fautif, personne n’avait le droit de se faire justice. Cependant, il encourage les  journalistes  burundais à continuer à travailler conformément à l’éthique, à la déontologie et à la loi de la presse burundaise afin de donner une information fouillée et vérifiée.

« Nous condamnons énergiquement cet acte ignoble d’atteinte à la liberté de la presse et nous demandons à la plus haute autorité du pays de faire tout pour assainir la démocratie à travers une presse libre et indépendante, de punir ceux qui empiètent sur la liberté d’expression et la sécurité des journalistes à l’exercice de leur métier », a-t-il annoncé.  

Le mardi 29 avril, certains journalistes de différents médias du Burundi ont réagi face à la menace faite au journaliste Willy Kwizera. Ils indiquent que la torture du journaliste est contre la liberté de la presse et demandent que la sécurité des journalistes soit garantie.

D’après une certaine journaliste d’une radio, le CNC devrait plaider pour les journalistes : « L’accès à l’information pour les journalistes n’est pas bon, parce que vous voyez que ce qui est arrivé au journaliste Willy Kwizera est déplorable. Il avait l’autorisation de faire son métier en liberté totale, c’est un journaliste qui travaille pour un médium qui est connu par le CNC. Ce journaliste voulait juste plaider pour les étudiants de cette université.»

L’autre explique : « Généralement, il y a des gens qui ne comprennent pas le journaliste et qui ne voient pas d’un bon œil le journalisme, surtout quand ils cherchent une information fiable, véridique et vérifiée, mais qui trouve des défis justement avec ces gens qui ne le comprennent pas. »

Selon lui, il faudrait punir celui qui vient pour perturber l’ordre, mais pas celui qui vient chercher des informations.

Les sociétés civiles s’expriment

Vianney Ndayisaba, coordinateur au sein de l’Aluchoto

Selon l’association de lutte contre le chômage et la torture Aluchoto, ce qui est arrivé au journaliste Willy Kwizera est un mauvais signe, un comportement de violation des droits humains.

Vianney Ndayisaba, coordinateur de l’Aluchoto, le Burundi a de problèmes et a besoin d’être éduqué. « L’Aluchoto est navrée de l’attitude des étudiants de l’université du Burundi qui ont malmené le journaliste Ailly Kwizera alors que ces derniers sont considérés comme des étudiants intelligents du Burundi de demain. C’est déplorable de tabasser un journaliste qui exerce son métier.

Il précise : «  Les universitaires sont considérés comme des exemplaires, les futurs dirigeants du pays, mais c’est triste que nous ayons aujourd’hui de tels jeunes qui malmènent les autres. Imaginez-vous une fois ces étudiants dans la place des administratifs, que deviendra le Burundi? »

Il demande à ce que les coupables de ce fait soient punis : « Ces étudiants ont détruit l’image du Burundi en ce qui concerne la protection des droits de l’homme, c’est au moment où, bientôt, nous allons célébrer la journée mondiale de la liberté de la presse et que nous approchons des élections, ça donne une mauvaise image que la liberté de la presse n’est pas respectée. Que la torture des journalistes finisse. »

Quant à la plateforme d’association civile intégrée PISC-BURUNDI, c’est déplorable qu’un être humain soit battu sauvagement dans un endroit comme l’université du Burundi. Il précise que même dans les prisons, de tels actes ne sont plus tolérés.

 « Aucune personne ne devrait subir des sanctions au lieu d’être jugée d’une façon judiciaire. Il y a la façon d’orienter les investigations et les auditions, ce n’est pas par des coups de bâton ou de gifles, il y a une procédure à respecter. »

M. Burikukiye informe que pour le moment, le Pisc-Burundi ne peut pas faire de commentaires tant qu’il n’a pas eu de résultats des enquêtes.

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