Certains musiciens en retraite se lamentent que leurs œuvres ne sont pas valorisées tout en dénonçant des appropriations illégales de leurs productions. Ils regrettent également que leurs frais de pension restent minimes. L’amicale des musiciens du Burundi demande aux autorités concernées de trouver une solution durable à ce problème.
Selon Mathias Mijuriro, un musicien en retraite, certaines de ses chansons sont enregistrées et exploitées sans son autorisation.
« Je compose moi-même mes chansons, mais ce qui m’étonne et me rend triste, c’est de voir des gens s’approprier mes œuvres au vu et au su des musiciens et des notables. « Où est la justice ? »
Mijuriro et son confrère Torobeka, des anciens chanteurs burundais, se plaignent également que leurs frais de pension restent insignifiants. Le musicien Mijuriro s’exprime en peu de mots : « Gusonza ushaje birababaza. »
Ces anciens artistes demandent à ce que leurs œuvres soient respectées, valorisées et protégées, car, selon eux, ils ont contribué au développement du pays à travers la culture et la tradition.
Selon Rugamba Aster Anderson, un des responsables de l’amicale des musiciens du Burundi, ils font de leur mieux pour faire appel à l’office burundais des droits d’auteur et des droits voisins pour protéger les droits des auteurs et leurs œuvres.
« La majorité des anciens musiciens burundais vivent dans des conditions difficiles. Beaucoup de ces artistes ne gagnent rien de leurs musiques et cela est dû à plusieurs raisons. Il y a le non-respect des droits d’auteur dans notre pays et l’utilisation des chansons dans des événements, les médias, dans des karaokés ou par des groupes des live-musiques sans aucune autorisation», explique-t-il.
Il raconte : « Ces musiciens ont eu l’absence des revenus digitaux parce que les œuvres ne sont souvent pas disponibles sur les plateformes comme Spotify et iTunes parce qu’ils ne savaient pas comment faire. Maintenant, l’amicale des musiciens essaie de chercher et d’attraper tous ces malfaiteurs qui ont volé les musiques sans autorisation.»
Claudette Mukankuranga, la directrice de l’Office Burundais des Droits de l’Auteur et des droits voisins OBDA, tranquillise les auteurs en propriété intellectuelle tout en signalant que l’OBDA collecte des moyens qui seront donnés annuellement à ceux qui ont fait enregistrer leurs œuvres et à régulariser ceux dont les œuvres ont été volées.
Ces musiciens interpellent les médias, les organisateurs des événements, les associations artistiques, de même que l’État, pour leur demander du soutien afin de mettre en valeur leurs œuvres artistiques.