Elles ont étés exprimées notamment par l’organisation AJNA , et le parti CODEBU dans l’émission « Inkuru y’imvaho » de samedi 11 novembre 2023 sur les ondes de la radio RSF Bonesha FM. Ils prônent des actions favorables aux retour des réfugiés en vue des élections inclusives en 2025 et d’un développement durable du pays.
Selon AJNA (Association des Jeunes pour la Non-violence Active), l’urgence est d’élaborer un vaste projet de rapatriement des réfugiés avant la tenue des élections de 2025. Jean Nduwimana, représentant de cette organisation estime que les rencontres entre le ministère de l’Intérieur, les partis politiques et la commission nationale électorale, ne sont pas suffisantes pour se préparer aux élections. « La priorité devrait être accordée au retour des réfugiés », a insisté Nduwimana. Il regrette que des acteurs en pensant aux élections, ils voient seulement les postes politiques à occuper au lieu de viser des élections qui précèdent un développement durable du pays.
Pour lui, les réfugiés doivent rentrer pour qu’il y ait des élections inclusives comme le prévoit la constitution du Burundi. « Pas question de dire que ceux qui le veulent rentreront. Non, je sais que tout le monde le veut. » Nduwimana est convaincu que des politiciens, militants de la société civile ou des journalistes en exil souhaitent regagner leur pays natal. « Ils veulent participer aux élections. »

Le représentant de l’AJNA juge que les élections ne devraient plus être organisées alors que des Burundais croupissent encore dans la misère dans des camps de réfugiés. « Quant aux causes à l’origine de leurs fuites, le tribunal de l’EAC a tranché », motive celui qui représente l’AJNA. En ce qui concerne l’argument selon lequel certains exilés sont recherchés par la justice pour des crimes qu’ils auraient commis en 2015, il indique qu’il y en a même ceux qui sont tranquilles sur place au pays. « Les coupables ne sont pas uniquement à l’étranger. Le parquet peut toujours faire des enquêtes. Et Comme le tribunal a tranché, cette fois ci, c’est la politique de réconciliation devrait suivre. » Comme ça, observe-t-il, tous les citoyens burundais pourront construire le pays ensemble.
Pour l’AJNA, il faut que les Burundais en exil soient contactés par le gouvernement dans l’immédiat. Il conseille aux membres du gouvernement de ne pas avoir peur du risque de partage des postes politiques. « Que cela ne soit plus dans notre esprit, acceptons plutôt de partager le petit gâteau que Dieu nous a donné. »
« Les élections peuvent avoir lieu »
Quant à Isaac Bakanibona, représentant de l’ACOPA (Association pour la Consolidation de la Paix ), il a déploré qu’ils existent encore des Burundais à l’étranger qui portent le nom de réfugiés. Néanmoins, il note que les réfugiés burundais ne sont pas ceux de 2015 seulement. Il soutient que tout soit mis en place pour que même celui qui reste à l’étranger y reste mais sans être un réfugié. Pourtant, explique-t-il, les élections ne peuvent pas ne pas avoir lieu à cause du non-retour des réfugiés. Si les élections ne se tiennent pas, ils assurent que les réfugiés ne pourront non plus, avoir des institutions qui organisent leur rapatriement. Se réjouissant des élections de 2020 qui n’ont pas entraîné des Burundais en exil, il souhaite que les élections prochaines entraînent un retour massif des réfugiés burundais. Mais, nuance-t-il, cela ne peut pas cautionner l’impunité comme cela a été dans le passé du pays.
Le président du parti Codebu « Iragi rya Ndadaye », reprenant les mots de l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, fait savoir qu’un pays qui se respecte ne peut pas tolérer d’avoir des réfugiés. Il propose un dialogue entre le gouvernement et les acteurs qui sont en exil à l’étranger et des solutions politiques en vue d’une paix durable. Pour lui, la page de 2015 doit être tournée.