Depuis le mois d’octobre, Bujumbura a connu une hausse de prix du riz de plus de 28%, selon les commerçants et acheteurs. Ces derniers affirment que la faible production du riz, la dévaluation monétaire, la spéculation… sont à l’origine de cette hausse. Et cela a pour effet direct la baisse de la consommation pour les ménages, la perte pour les commerçants, etc.
En zone Bwiza, N.M., une sexagénaire est venue acheter du riz dans une certaine boutique. A son arrivée, elle se tient sur le seuil de la porte derrière le comptoir et demande :« A combien s’achète un kilo du riz tanzanien ?». Sans tarder, le boutiquier lui répond : « 3200 BIF ». Sidérée, cette maman rebrousse le chemin sans même tâcher de négocier le prix. Interrogée pourquoi elle rentre sans acheter le riz, elle témoigne : « Ces derniers jours le riz coûte cher. Nous, ménages à faible revenu, ne sommes pas à hauteur d’en acheter ».
Cette femme affirme vivre le calvaire :« Avant cette hausse, j’achète un kilo le soir pour nourrir mes trois petits-fils. Mais actuellement, j’achète un quart de kilo ». Cette femme dit ne pas comprendre pourquoi le prix du riz augmenter plus vite.
Approché, ce boutiquier affirme se trouver dans le désespoir total. Et de renchérir : « Voilà la situation dans laquelle nous vivons. Nos clients se lamentent beaucoup. Des fois, ils nous insultent et nous qualifient de spéculateurs. Mais véritablement nous ne spéculons pas ».
Ce commerçant fait savoir que le prix du riz tanzanien de première qualité a augmenté de plus de 28% passant de 2500 à 3200 BIF depuis octobre. Selon lui, il y a une flambée des prix pour toutes les sortes de riz.
Quid des pertes ?
Au marché de Jabe, un détaillant de riz interrogé témoigne d’avoir réduit la quantité du riz qu’il vend. « Sur le lieu d’approvisionnement, toutes les sortes de riz ont vu leurs prix augmentés. Et cela a pour effet direct la baisse de nos clients. A titre d’exemple, je vendais avant 50 kilos du riz zambien par semaine, mais aujourd’hui, je vends 20 kilos, donc une chute de 60% »
Près du marché de Jabe, un grossiste rencontré sur les lieux ne décolère plus. « J’ai perdu la moitié de ma clientèle. La cause est bien sur cette hausse des prix », raconte-t-il en hochant sa tête.
Ce dernier se dit inquiet pour l’avenir de son commerce. « Je ne vois pas comment je vais continuer à travailler et à payer régulièrement le loyer », fait-il savoir.
Selon les différents commerçants ayant requis l’anonymat, la faible production du riz, la pression fiscale, la dévaluation monétaire seraient à l’origine de cette hausse des prix du riz, etc.
Selon ces commerçants et boutiquiers, si les prix du riz ne baissent pas, le risque de mettre la clé sous la porte est grand.
Le constat est le même dans les quartiers du nord de Bujumbura, selon les reporters de Bonesha FM.
Ces commerçants et consommateurs demandent à l’unisson l’Etat de résoudre le problème lié à la hausse des prix des produits primaires.
En juillet dernier, le ministère en charge d’agriculture a promis de fixer les prix de certains produits vivriers pour éviter la spéculation.
Signalons que le riz est l’aliment le plus consommé à Bujumbura.