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Gihofi : tensions d’injures entre citoyens frontaliers

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Certains habitants de la colline Gihofi, en province de Burunga, rapportent que leurs relations avec les citoyens des pays voisins, notamment la Tanzanie et le Rwanda, sont parfois perturbées par des affrontements verbaux. Selon eux, ces tensions pourraient dégénérer si aucune mesure n’est prise. De son côté, le chef de colline indique que des échanges entre les autorités locales de ces pays sont parfois engagés afin d’apaiser les tensions entre leurs populations respectives.

Ces citoyens de la colline Gihofi, zone Bukemba, commune de Rutana en province de Burunga, témoignent que ces échanges injurieux se font entendre entre eux et certains citoyens des pays voisins, ce qui peut nuire aux bonnes relations.

Un certain citoyen de Gihofi estime : « Cela peut survenir, par exemple, entre Burundais et Rwandais. Il y a eu des périodes où les citoyens des deux pays se dénigraient mutuellement : les Burundais accusaient les Rwandais d’avoir tué des Hutus, tandis que certains Rwandais affirmaient qu’aucun de leurs compatriotes ne fuirait vers le Burundi, de peur d’y être tué. »

Une autre estime : « Parfois, les Burundais traitent de tueurs les Tanzaniens du fait qu’il y en a certains qui sont maltraités dans leur pays. Les Tanzaniens quant à eux, affirment que les Burundais entrent dans leur pays illégalement, sans les documents légaux. »

 Il ajoute : « Ici, nous vivons à la frontière entre le Burundi et la Tanzanie, séparés par une rivière. Cependant, des tensions naissent souvent car les Tanzaniens affirment que cette rivière est sur leur territoire, alors que les Burundais soutiennent qu’elle leur appartient. Ce désaccord est à l’origine de conflits récurrents. »

 Ils précisent que ces tensions verbales proviennent souvent de désaccords sur certaines questions ou de la mauvaise foi de quelques individus.

« Cela provient généralement de la mauvaise foi ou de la méchanceté de certains citoyens. Ce genre de provocation verbale découle souvent de malentendus ou d’un manque de compréhension mutuelle », a dit un autre habitant de Gihofi.

D’après ces habitants, si aucune mesure n’est prise, cette situation risque de dégénérer en conflits graves entre les communautés frontalières.

« Si ces insultes et provocations continuent, elles risquent de nuire aux bonnes relations entre les peuples et peuvent même à la longue entraîner des conflits. »

Jean-Augustin Sindayigaya, chef de la colline Gihofi, reconnaît l’existence de ces propos, mais affirme que les autorités administratives mènent régulièrement des séances de sensibilisation pour alerter la population sur les conséquences néfastes que ces tensions verbales pourraient engendrer.

« Parfois, l’administrateur de la commune Rutana se rend en Tanzanie pour échanger avec les autorités locales en vue de trouver des solutions durables à ces comportements. De notre côté, nous organisons également des séances d’échange avec la population pour leur prodiguer des conseils et les sensibiliser. »

Deo Hakizimana, l’expert en géopolitique, explique que cette situation est souvent alimentée par des individus cherchant à se faire valoir auprès des autorités, ce qui nuit aux relations diplomatiques entre les pays voisins.

« Les causes de ces propos trouvent origine dans les tensions existant entre les États et quand il y a ces tensions, il y en a forcément entre les dirigeants. Quand les dirigeants s’envoient des mots désagréables, leurs citoyens les répètent comme une parole d’Évangile. »

 Il complète : « D’un autre côté, il peut se faire que ce ne soient pas les autorités qui soient à l’origine des mots, mais la situation. Les mots mal placés peuvent engendrer des violences et des violences de masse. Quand vous chauffez les esprits, il en résulte des actes violents. »

Selon lui, les dirigeants des pays concernés devraient se réunir et chercher ensemble des solutions aux problèmes qui les opposent.

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