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Ubaka Nation Group, accusé d’avoir failli à sa mission

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Au moment où le président Ndayishimiye a récemment annoncé que l’État va s’occuper de la reconstruction du marché central de Bujumbura, certaines associations civiles et partis politiques soulignent l’urgence de démarrer les travaux tout en garantissant la transparence dans le processus. Ils déplorent toutefois l’échec de la compagnie « Ubaka Nation Group », qui avait auparavant obtenu ce marché sans aboutir à une réalisation concrète.   

Jean-Bosco Ndereyimana, représentant légal de l’Association Abana Bacu (ABBA), estime que la compagnie Ubaka Nation Group a failli à sa promesse de reconstruire le marché central de Bujumbura. Toutefois, il salue la récente décision du chef de l’État burundais de prendre en main le processus de reconstruction de ce marché.

« Il y a plus de 2 ans, qu’un certain Fablice de la diaspora burundaise avait dit qu’il va construire un marché moderne, il avait dit qu’il avait déjà collecté environ 4 milliards de francs burundais. Nous nous associons vraiment à ceux qui disent qu’il a échoué pour ce projet. Nous avons bien accueilli la parole du président de la République du Burundi, qui a dit que l’État allait prendre les choses en main. »

Il demande aux services de l’État, en l’occurrence l’OBUHA, de passer à l’acte, car selon lui, les paroles du chef de l’État sont des ordres.

« L’OBUHA devrait dire aux Burundais où en est l’exécution de construire le dit marché, car les études sont déjà là, même le budget est connu. Alors, on devrait voir les premiers travaux avec la révision budgétaire de décembre 2025. Sinon, il reviendrait au chef de l’État, de leur demande de comptes. »

 Ndereyimana fait savoir que son association va réclamer toujours la reconstruction de ce marché : « Au sein de l’ABBA, nous allons toujours réclamer cette infrastructure si importante pour l’image de notre patrie et le patron d’Ubaka Nation Group devrait continue à exécuter d’autres projets de construction de logements », dit-il.

OLUCOME : « Les Burundais doivent être vigilants. »

 Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), estime pour sa part que ceux qui avaient contribué financièrement à la reconstruction du marché central de Bujumbura devraient être associés à la gestion de ce projet.

« Lorsque la compagnie Ubaka Nation recevait l’autorisation de la construction de l’ex-marché central de Bujumbura, on ne pouvait pas demander que les études avaient été effectuées pour montrer la capacité qu’elle prétendait avoir. Tout cela provient du fait que l’on ne donne pas de place à l’enseignement et à la recherche afin que les éléments essentiels puissent être étudiés et présentés clairement. »

 Il ajoute : « Cela ne concerne pas seulement le secteur du marché, mais aussi d’autres domaines comme celui des mines et bien d’autres. »

 Il s’interroge sur la suite des contributions financières que les citoyens avaient versées à la compagnie Ubaka Nation Group pour la reconstruction de ce marché, ainsi que sur la manière dont cette compagnie pourrait faire partie de la structure du projet alors que sa propre mise de fonds n’est pas clairement établie.

 « Le gouvernement a dit qu’il allait collaborer avec cette compagnie. Mais pour moi, cela ressemble à ce qui se passe dans les affaires minières. Il faut d’abord une étude montrant combien les citoyens ont apporté et combien cette compagnie a investi, car ceux qui ont contribué doivent obligatoirement être représentés dans le conseil d’administration. »

 Selon l’OLUCOME, ce projet présenterait des aspects frauduleux.: « Les Burundais doivent être vigilants. Pour tout ce qui est annoncé, commencez par demander que les études ont été réalisées », a fait savoir M. Rufyiri.

 Le RANAC exige une étude approfondie

 Aloys Baricako, président du parti Rassemblement national pour le changement (RANAC), déplore que l’ancien marché central de Bujumbura n’ait pas été assuré par une maison d’assurance, une négligence qui, selon lui, a compromis les efforts de sa reconstruction.

« Une infrastructure de cette envergure devrait impérativement être assurée par une compagnie d’assurance capable de la reconstruire en cas de sinistre, comme l’incendie que nous avons connu. Si j’étais une grande autorité à cette époque, j’aurais emprisonné les responsables du marché. Un bâtiment de ce type ne devrait jamais fonctionner sans couverture d’assurance. C’est une grave négligence. »

 Il propose : « La reconstruction de ce marché ne doit pas se faire au hasard. Il faut d’abord penser aux défis existants, notamment le manque d’espace pour le stationnement des véhicules. Il serait donc préférable d’aménager des parkings souterrains, puis de bâtir le marché sur plusieurs étages afin que chaque commerçant dispose d’un espace suffisant pour stocker ses marchandises. »

 Selon ce parti, la construction d’un tel bâtiment nécessite une étude approfondie suivie d’un appel d’offres international, afin d’attirer des entreprises disposant de capacités techniques et financières solides.

« Si le projet est confié uniquement à des Burundais, il faudrait garantir une transparence totale pour permettre à tous les citoyens intéressés d’y investir en toute confiance », dit-il.

 Bonesha FM revient sur ce sujet

C’était au mois de juillet 2024, lors de la semaine dédiée à la diaspora burundaise dans l’ancienne province de Kayanza que le nommé Fablice Manirakiza, patron d’Ubaka Nation Group, a rassuré le président Ndayishimiye qu’il pouvait reconstruire l’ex-marché central de Bujumbura sans recourir au financement de l’État. Il a indiqué qu’il comptait ériger un bâtiment de 30 niveaux.

Le 2 septembre 2024, son entreprise a présenté la maquette du marché qui serait construit. Au cours du même mois, Ubaka Nation Group a signé une convention avec l’ancien ministère des Infrastructures, dirigé par Dieudonné Dukundane. M. Manirakiza s’est fixé un délai de six mois pour compléter les études techniques requises et démontrer sa capacité financière.

Les travaux de terrassement du terrain ont commencé le 16 septembre. Lors d’une conférence de presse tenue le 17 juillet 2025, le directeur d’Ubaka Nation Group a indiqué que les moyens déjà engagés pour le terrassement de ce site s’élevaient à plus de 2 milliards de francs burundais. Depuis lors, les activités se sont arrêtées.

Rappelons que l’ancien marché central de Bujumbura avait été construit en 1994 sur une superficie de 3 hectares, pour un budget estimé à 1,5 milliard de francs burundais. Ce marché avait été détruit par un incendie le 27 janvier 2013.

 

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