Les personnes vivant avec handicap dans la province Muramvya éprouvent des difficultés de s’adapter à leurs apparences physiques suite aux injures qu’elles subissent dans la société. Certaines d’entre elles disent être plutôt exclues des activités de développement et demandent des sensibilisations pour qu’il n’y ait pas de discrimination.
La discrimination, la maltraitance, des difficultés à être mariées ou à se déplacer sont des défis auxquels font face les personnes vivant avec handicap de la province Muramvya.
Cependant, ces dernières témoignent qu’une personne vivant avec handicap peut se développer et même contribuer au développement du pays comme les autres.
«J’ai été victime de discriminations, ma famille me disait d’aller quémander, mais j’ai toujours été contre cela et je n’ai pas été découragée par ces paroles blessantes. J’ai été récompensée grâce à mon travail acharné, j’ai terminé l’école de métier. Maintenant, je suis mariée et j’ai deux enfants», a dit une femme vivant avec handicap, trouvée à son lieu de travail.
Quant à un homme dans la même situation, dit avoir été handicapé dès l’âge de 10 ans et a été soigné, mais n’a pas pu bien marcher. Sa famille le maltraitait à cause de son état physique.
«J’ai été obligé de quitter le banc de l’école étant en première année primaire pour enfin revenir continuer jusqu’en septième quand j’ai quitté pour aller fréquenter les métiers. Mais mon père a été beaucoup découragé jusqu’à abandonner le paiement de mes soins, mes frères et sœurs m’ont aussi maltraité », a-t-il précisé.
Il affirme qu’il a terminé l’école des métiers et qu’il est aujourd’hui le père de la famille et parvient seul à subvenir aux besoins de sa famille.
Ces personnes demandent à l’administration de prendre le devant pour soutenir cette catégorie de personnes et conseillent aux autres gens de ce genre de ne pas se décourager.
Qu’en dit l’autorité ?
Ephrem Ndikumasabo, gouverneur de la province Muramvya, dit être au courant de certains défis auxquels font face les personnes handicapées, dont les difficultés liées aux infrastructures adaptées.
Il dit que les personnes handicapées nécessitent beaucoup de moyens, d’où il lance un appel au gouvernement pour revoir à la hausse le budget alloué à cette catégorie de personnes.
« Je peux dire que d’une façon générale, il n’y a pas de discrimination. Mais on peut dire que tout n’est pas rose. S’il peut y avoir, nous invitons la population à dénoncer et à travailler, quitte à ce que chaque personne vive comme les autres dans la société. »
Ndikumasabo ajoute :« Les initiatives au niveau de la province, c’est en premier la sensibilisation au niveau de la communauté pour que la communauté puisse les intégrer, les accueillir, les aider. Mais aussi, nous essayons de voir s’il y a un appui quelconque pour les aider afin qu’ils puissent mener une vie décente comme les autres. »
Quant à Jean-Claude Bigirimana, directeur communal de l’enseignement et de l’éducation de la commune Kiganda; au début de la rentrée scolaire, 91 élèves vivant avec un handicap physique se sont inscrits. Certains sont dans le centre pour les personnes vivant avec handicap de Kiganda, d’autres dans des écoles fondamentales et post-fondamentales.
Cela étant, la province de Muramvya ne dispose qu’un seul centre de traitement des personnes vivant avec handicap situé dans la commune de Kiganda.