Certains habitants de la mairie de Bujumbura se plaignent du loyer exorbitant qui s’observe ces derniers jours. Ils soulignent que cela a un impact négatif sur leurs vies quotidiennes, surtout que leurs salaires n’ont pas augmenté. Ils demandent à l’État de mettre en place la loi régissant les locations afin de faciliter la vie des locataires.
Des résidents du nord de la capitale économique Bujumbura, précisément ceux des zones de Kinama, Cibitoke et Carama, déplorent que les propriétaires des maisons augmentent le loyer du jour au jour.
« Auparavant, j’ai payé un loyer de 100 mille fbu, mais aujourd’hui, il a doublé et est passé à 200 mille fbu. Ce qui est étonnant, c’est le loyer d’une chambrette », précise un résident de Kinama.
Quant à l’habitant de Cibitoke : « Parfois, après avoir payé le loyer, il t’oblige à ajouter 100 mille fbu. Si tu es contre, on t’oblige à quitter la maison. »
Selon les témoignages de ces citoyens, presque tous leurs moyens sont dépensés dans le paiement de loyer alors qu’ils ont d’autres obligations. Ils demandent à l’État de fixer des prix des loyers en fonction des maisons.
« Nous demandons au gouvernement de fixer le loyer selon la catégorie des maisons, car il y a des maisons en mauvais état mais qui exigent un loyer très élevé. »
De l’autre côté, ceux qui résident au sud de la capitale Bujumbura, précisément dans la zone Kanyosha, font savoir que la hausse de loyer s’explique par la pénurie du carburant, le manque de devises et la guerre à l’est de la RD Congo qui a déclenché plus d’immigrés à Bujumbura.
« Aujourd’hui, louer une maison est devenu casse-tête. Dans le temps, dans les quartiers Kanyosha et Busoro, on pouvait louer une maison d’une chambre et un salon à 80 ou 90 mille, mais aujourd’hui, c’est le double. Tu peux te réveiller et on te dit que le loyer revient à la hausse, sans même qu’il y ait des avertissements. »
D’après ces habitants, parfois, la hausse du prix de loyer provoque des conflits entre les propriétaires des maisons et les locataires, d’où ils demandent l’intervention de l’État.
« Quand on essaie d’analyser, beaucoup de plaintes reçues par les médiateurs collinaires concernent les mésententes entre les propriétaires des maisons et les locataires. Il faut que le gouvernement intervienne et fixe le prix de location en tenant compte du quartier et de la maison, tout en mettant en place des lois pour punir ceux qui outrepassent les prix. »
Cela étant, dans la zone Kanyosha seulement, dans cinq plaintes reçues par les médiateurs collinaires par jour, trois d’entre elles concernent des conflits entre les propriétaires et les locataires des maisons.
L’Abuco partage le même avis que la population
Noël Nkurunziza, le secrétaire général au sein de l’association des consommateurs du Burundi ABUCO, annonce que le prix exorbitant du loyer reste une question préoccupante pour la population burundaise.
« L’Abuco suit depuis des années le problème du coût du loyer. C’est un problème qui n’a pas cessé de se compliquer de plus. Aujourd’hui, les ménages, l’ensemble des consommateurs ne savent plus comment s’y prendre quand il s’agit finalement de trouver un toit pour leur logement. »
Il lance un appel au gouvernement : « Nous saluons la mesure qu’a prise le gouvernement de pouvoir émettre de l’ordre. Nous lançons encore un appel à ce que cet organe qui a été pensé puisse finalement être mis en place pour réellement intervenir et c’est faisable, parce que le loyer d’une maison devait dépendre justement du coût de construction de la maison, et dans cet exercice, que ce soit la propriété de la maison ou le consommateur, chacun trouverait son compte. »
Quant à Jérôme Niyonzima, secrétaire général et porte-parole du gouvernement, il fait savoir que l’État a déjà mis en place une commission sous le nom d’Agence des Régulations des Transactions Immobiliers qui sera chargée de la supervision des lois foncières et locatives. C’était dans une émission publique tenue dans la province de Rumonge en date du 28 mars.