Les conducteurs de bus expriment leurs frustrations face à un problème de liquidité monétaire qui affecte directement leur activité. En effet, plusieurs d’entre eux affirment travailler à perte en raison du manque « chronique » de billets de 100 francs burundais, une situation qui engendre des tensions entre les conducteurs et les passagers.
« Nous sommes dans une impasse. Imaginez un bus de quartier avec 35 passagers. Si chacun paie 100 francs, cela représente une somme significative, mais nous recevons souvent moins que cela à cause du manque de monnaie », a déclaré ce jeudi 19 septembre 2024, un conducteur. Les pertes financières s’accumulent, atteignant jusqu’à 34 000 francs par jour, mettant ainsi en péril leur capacité à couvrir des dépenses essentielles comme le carburant.
En plus de ces difficultés économiques, la pénurie de billets de 100 francs entraîne également des disputes fréquentes entre les convoyeurs et les clients. Les passagers, souvent dans l’incapacité de recevoir la monnaie exacte, se retrouvent en désaccord avec les conducteurs, ce qui peut dégénérer en altercations. « Il arrive que nous acceptions de faire payer 500 francs au lieu de 600 pour éviter des conflits », explique un autre conducteur. Cette mesure temporaire vise à apaiser les tensions croissantes dans un environnement déjà stressant.
Les conducteurs de bus lancent un appel pressant à la Banque centrale du Burundi (BRB) pour qu’elle réponde à cette crise en confectionnant de nouveaux billets de 100 francs. « Nous demandons à la BRB de produire ces billets et de fournir des petites coupures afin d’améliorer la circulation monétaire », ajoutent-ils.
La carence de monnaie ne touche pas uniquement les conducteurs. Elle impacte également les passagers qui se voient contraints de payer des montants imprévus ou de négocier des tarifs.
Malgré des promesses répétées de la part de la BRB, le problème persiste, laissant les conducteurs et les passagers dans une situation difficile.