La province de Rutana est confrontée à un problème récurrent : le non-respect de la loi protégeant les rivières. Malgré l’existence d’une réglementation interdisant de cultiver à moins de six mètres des berges, de nombreux agriculteurs persistent à ignorer cette mesure.
Selon les témoignages recueillis, certains riverains affirment ne pas être au courant de cette loi. Pourtant, les autorités locales, notamment l’agronome communal de Bukemba, déplorent une certaine récalcitrance de la part des agriculteurs.
Dans les marais de Musasa et de Muyovozi, la situation est particulièrement préoccupante. Les cultivateurs y ont largement enfreint la loi, mettant en danger la qualité de l’eau et la biodiversité de ces zones humides. Un agriculteur interrogé a confirmé n’avoir pas été informé de cette interdiction, bien qu’il ait reçu des sensibilisations sur d’autres pratiques agricoles.
Paradoxalement, cette loi semble mieux respectée dans les grandes plantations de canne à sucre et dans les centres semenciers. Cela suggère que les grands exploitants agricoles sont davantage sensibilisés à l’importance de préserver l’environnement.
Jean-Marie Ndayisaba, agronome communal de Bukemba, déplore cette situation. Il affirme mener des actions de sensibilisation auprès des agriculteurs, mais ces derniers semblent attachés à leurs pratiques traditionnelles. Certains n’hésitent pas à déraciner des bambous en bordure des rivières, malgré les interdictions. L’agronome Ndayisaba leur recommande de plutôt les planter pour protéger leurs champs de cultures.