Dans la province de Ngozi, le décès d’un proche se transforme bien souvent en un véritable parcours du combattant. Le manque de chambres froides dans les hôpitaux locaux constitue un véritable calvaire pour les familles endeuillées, contraintes de faire face à des situations désespérées.
Les hôpitaux de Buye, Kiremba, Musenyi et Mivo sont dépourvus de morgues modernes, laissant les habitants sans autre choix que d’enterrer leurs défunts dans des conditions souvent précaires ou d’urgence.
Seul l’hôpital provincial de Ngozi dispose d’une chambre froide, mais celle-ci est rapidement saturée. Avec seulement six places disponibles au prix de 30 000 francs par nuitée, obtenir une place relève souvent de l’exploit. Les familles doivent alors faire face à des frais de transport exorbitants pour acheminer les corps jusqu’à Ngozi, ajoutant une charge financière supplémentaire à leur douleur.
Ce problème est aggravé par un changement de mentalités. Les Burundais ont tendance à retarder les enterrements afin de les combiner avec d’autres événements comme la levée de deuil partiel, ce qui augmente considérablement la demande pour les places en morgue.
Le médecin provincial, Dr Jean Bosco Niyonzima confirme cette situation critique. Il explique que l’hôpital est régulièrement dépassé par les demandes et qu’un projet d’agrandissement de la chambre froide est en cours. Cependant, il souligne que la mise en place de morgues modernes dans les hôpitaux communaux nécessitera un soutien financier important du gouvernement et de ses partenaires.