Ce projet, financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par l’ISABU et ses partenaires ADISCO, CAPAD, BD et CSA, avait comme objectif la restauration et amélioration de la fertilité des sols au Burundi. Les activités du projet «Tubungabunge isi ndimwa» ont été menés dans les provinces de Kayanza, Ngozi, Karusi, Ruyigi et Cankuzo et elles ont été jugées bénéfiques par les agriculteurs.
« Les activités du projet comprenaient plusieurs volets », fait savoir le point focal du projet« TIN » au sein de l’ISABU, Dr. Ir. Marie – Chantal NIYUHIRE. Elles commencent par le suivi de la fertilité des sols et l’accompagnement des bénéficiaires pour tester et valider des techniques d’agroécologie améliorées et adaptées aux différents contextes dans le but d’améliorer les rendements agricoles en utilisant des moyens disponibles sur place et peu couteux . À ce niveau, trois échantillonnages du sol ont été réalisés au début, au milieu et à la fin du projet en 2019, en 2022 et en 2024 pour évaluer les améliorations de la fertilité des sols. « Le Tithonia diversifolia, appelé ibamba en Kirundi, a été utilisé comme activateur, et les résultats ont montré que le compost ainsi produit était de bonne qualité », ajoute le point focal TIN – ISABU. Quant au deuxième volet, qui est la définition et la mise en œuvre de plans intégrés pour la lutte antiérosive, des descentes dans différentes communes des zones d’action ont été effectuées pour identifier les problèmes et aider les agriculteurs à développer des plans pour la réhabilitation des parcelles érodées.
L’urine utile
L’autre volet était l’utilisation des fertilisants organiques sur différentes cultures. Sur ça, Dr. Ir. NIYUHIRE indique que deux types de compost produits localement par les agri-chercheurs ont été testés. « Et le rendement a été jugé important par rapport à la qualité du compost utilisé précédemment. »
Même l’urine a été utilisée dans la fertilisation des plantes sur différentes cultures dans les provinces de Kayanza, Karusi, Ruyigi et Cankuzo. L’urine humaine a été d’abord conservée plusieurs jours dans des bidons (45 jours au Maxi), pour abattre sa charge de microorganismes potentiellement nocive, et après a été utilisée sous forme diluée pour fertiliser les plantes.
Dans le cadre du même projet, des animateurs de terrain, des cadres des Bureaux Provinciaux d’Environnement d’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE), ainsi que des paysans pilotes ont été formés sur divers aspects liés à la caractérisation des sols, l’impact de l’eau sur les collines, les aménagements individuels et collectifs, la nutrition des plantes et la matière organique. Les partenaires dans le projet « Tubungabunge isi ndimwa » (TIN) se réjouissent que ces différentes pratiques aient apporté une valeur ajoutée en permettant aux bénéficiaires d’acquérir des connaissances sur les types de sol, les problèmes de leurs terres et la manière de les réhabiliter, ainsi que sur la détection des déficiences en nutriments et le rôle de la matière organique.