Pour l’Association de Lutte contre le Chômage et la Torture, Aluchoto, la violation de la liberté de la presse au Burundi est une préoccupation croissante. Elle appelle le gouvernement à agir pour éradiquer ces violations, et demande à la justice de traiter rapidement les dossiers des journalistes victimes de menaces et de harcèlement.
Selon son communiqué de presse de ce vendredi 31 mai 2024, cette organisation de la société civile burundaise qui œuvre pour la protection des droits humains condamne fermement toutes les formes de violation de la liberté de la presse, notamment les menaces et les actions arbitraires dirigés contre les journalistes, en particulier ceux des médias indépendants. Elle rappelle plusieurs incidents récents qui illustrent la violation de la liberté de la presse au Burundi. Tout d’abord, « le 29 mai 2024, les journalistes des médias privés ont été interdits de couvrir une réunion d’apaisement organisée par Eric Baseka, commissaire du marché de Ruvumera, suite à des informations sur la présence de grenades dans ce marché. » Elle déplore que les médias privés ont été séparés des médias publics, malgré leur solidarité.
De plus, l’Aluchoto exprime sa préoccupation face aux menaces et au harcèlement subis par le journaliste Jean-Noël Manirakiza du Groupe de presse iwacu. Le commissaire provincial de la police de Gitega, le Colonel de police Evariste Habogorimana, a pris son sac contenant tout son matériel lors d’un incident survenu le 23 mai 2024.
Reconnaissance des efforts du CNC
Néanmoins, Vianney Ndayisaba, coordinateur exécutif national, salue les efforts du Conseil National de la Communication (CNC) pour avoir plaidé en faveur des journalistes Jean-Noël Manirakiza et Ahmadi Radjabu, et souhaite que le même conseil s’implique davantage pour favoriser la libération des trois journalistes actuellement détenus. Il souligne également que Sandra Muhoza, Floriane Irangabiye et Kenny Claude sont toujours en prison, tandis qu’Ahmadi Radjabu a été libéré après deux semaines de détention. Et de plaider à son tour, en faveur de la libération de ces journalistes afin de contribuer à la redynamisation de la liberté de la presse et du droit d’accès à l’information dans le pays.
L’Aluchoto demande surtout au gouvernement de prendre des mesures pour éradiquer les crimes commis à l’encontre des journalistes des médias et journaux indépendants, afin de rétablir la bonne gouvernance, la démocratie, la paix, la liberté des médias et des réunions. Ensuite, elle demande à la justice burundaise de traiter rapidement les dossiers des journalistes victimes de menaces, de harcèlement et d’arrestations/détentions illégales, et de punir les responsables pour mettre fin à l’impunité.