À quelques heures de la célébration de Noël, la capitale économique du Burundi, Bujumbura, affiche une étrange tranquillité. Là où, habituellement, l’effervescence de la fête envahit les rues, l’atmosphère semble plus froide et résignée cette année.
Les décorations sont rares. Pas de sapins illuminés, ou de gerbes de fleurs dans les rues, par exemple devant le siège de la Banque commercial du Burundi ou au niveau du monument du soldat inconnu comme l’année passée. Habituellement animées par des vendeurs de tous horizons, les artères de la ville paraissent étonnamment désertes. Les préparatifs de Noël semblent se réduire à une simple formalité, à peine perceptible dans les quartiers.
Les marchés, habituellement le cœur vibrant des achats de fin d’année, reflètent ce climat morose. Les habitants semblent moins pressés que par le passé de se procurer des décorations, des cadeaux ou des produits festifs. Les témoignages recueillis révèlent que de nombreux citadins se concentrent avant tout sur leurs besoins essentiels. « Aujourd’hui, on passe la journée sans vendre quoi que ce soit », confie un marchand, déplorant que certains habitants préfèrent acheter de quoi nourrir leur famille pour Noël plutôt que des décorations ou des cadeaux.
C’est un constat. Cette année, les rues de Bujumbura semblent marquées par un changement profond : la frénésie des achats et des préparatifs de Noël, qui animait jadis la ville, est remplacée par une atmosphère de calme. « Les gens sont plus préoccupés par leur quotidien que par les festivités », note un habitant.
En dépit des quelques tentatives pour préserver les habitudes, Bujumbura se retrouve à un carrefour où la magie de Noël semble avoir fait place à une réalité économique plus pressante. « La magie de Noël s’éloigne, laissant place à une réflexion sur les priorités de chacun en cette période de fêtes », commente un citadin.