Le retrait des troupes burundaises en Somalie, le manque à gagner pour le Burundi une fois ses troupes retirées en Somalie, le jour du retour des troupes burundaises et des équipements une fois retirées en Somalie,… Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise donne des éclaircissements.
Il y a ceux qui disent que les troupes burundaises en Somalie ont été chassées. Cela est-il vrai ?
Le Burundi n’a pas été chassé. Il y a ceux qui ne connaissaient pas comment les choses se font d’une façon diplomatique, mais aussi d’une façon de coopération militaire entre les États. Ce n’est pas une coopération bilatérale, c’est une mission de l’Union Africaine.
On déploie en Somalie sur base d’un mémorandum qui est signé entre l’Union africaine et le Burundi. Au moment où l’Union africaine demande d’aider la Somalie, nous avons les dispositifs pour exécuter cette mission.
Y aurait-il un désaccord entre l’armée burundaise et l’Union Africaine?
Dans son communiqué, encore une fois, le 10 novembre 2024, l’Union africaine a invité les États membres à exprimer cette fois-ci leur intérêt et engagement à déployer en Somalie des capacités militaires et des moyens dans le cadre de l’AUSSOM.
Le Burundi a manifesté son intérêt pour participer à hauteur de deux bataillons d’infanterie, plus deux unités d’aviation. Cela étant fait en effectif d’à peu près 3 000 militaires. Donc, au minimum pour que le Burundi puisse contribuer à la nouvelle mission et aux deux bataillons approchant 3 000 militaires.
Une correspondance officielle a été envoyée à l’Union Africaine pour entrer toujours dans le même cadre pour signer le mémorandum d’entente en vue de concrétiser cet envoi de troupes.
On a vu que le gouvernement fédéral de Somalie a commencé à faire des contacts bilatéraux avec les missions diplomatiques des pays qui ont envoyé les troupes en Somalie. Ils sont même venus au Burundi avec une délégation pour les négociations. Et on ne s’est pas entendu sur l’effectif envoyé.
La délégation somalienne a opté pour moins de 1 000 militaires. Mais nous avons vu la situation sécuritaire, vu la mission confiée en rapport avec le secteur et la situation qui prévaut là-bas. On a vu qu’avec moins de deux bataillons, cette mission ne peut pas être réalisée.
Raison pour laquelle on ne s’est pas entendu jusqu’à aujourd’hui sur l’effectif. Moins d’un bataillon, on n’a rien à faire là-bas. La situation de notre pays est claire. Nous voulons bien aider à hauteur des bataillons.
Si le Burundi retire ses troupes en Somalie, il n’y aurait-il pas de manque à gagner pour le pays?
Le manque à gagner ne peut pas manquer, mais c’est tout à fait normal. En formant le militaire, le militaire est bien entraîné. Il est au courant qu’il exécute la mission en fonction des besoins.
S’il n’y a pas de besoin pour le déploiement, on ne le fait pas. Mais s’il y a un besoin et qu’il y a un intérêt, derrière on le fait. S’il n’y a pas d’intérêt et qu’il y a un besoin, aussi on le fait.
Pour le cas de figure, les militaires burundais doivent exécuter la mission là où le commandement les renvoie. Donc le manque à gagner pour les militaires, bien sûr il y en a, mais faute de quoi, la mission continue. Ils sont habitués et ils comprennent bien.
Aussi, avec le renommé des prestations positives dans les missions de la paix, sans doute que la communauté internationale sait le jugement. Les missions de maintien de la paix se trouvent partout dans monde. Ils peuvent même encore une fois demander au Burundi de fournir ces troupes n’importe où.
Et je suis sûr que c’est ce qu’on répondra favorablement. Bien sûr, si les conditions et les négociations aboutissent.
Qu’en est-il pour les ressources des familles de ces troupes ?
Concernant leurs familles, je ne pense pas qu’ils sont pris en charge par les moyens de ces troupes en Somalie, car il y a des soldats qui n’ont jamais mis les pieds là-bas, par contre, leurs familles se portent bien. Les soldats travaillent 24 heures, mais, cela n’empêche pas que leurs femmes réalisent des projets de développement bien que nous ayons la CECADEM où un militaire peut recevoir un crédit pour ses projets.
Si le Burundi décide de retirer ses troupes, quand sera le retour des troupes et des équipements?
Il est prévu, dans un communiqué qui a été lancé par l’Union Africaine, que la transition entre l’ATMIS et l’AUSSOM va prendre trois mois.
C’est-à-dire pour faire des relèves des secteurs, mais aussi des militaires qui sont dans la mission, à les remplacer par d’autres, ou bien en supprimant certaines positions pour les céder au gouvernement fédéral de la Somalie. Tout ça va prendre trois mois. S’il y a des éléments qui ne sont pas retenus, ce sera aussi l’occasion de les réduire ou bien de les retirer complètement.