Bujumbura se confronte souvent à une pénurie de carburant. Actuellement, le manque de mazout fait que les vendeurs et les acheteurs de ce produit ne décolèrent pas. Pour les premiers cela leur engendre des pertes énormes, tandis que pour d’autres, ils arrêtent de travaillent, ne prennent soins de leurs familles.
Sur les différentes stations-service de Bujumbura le manque de mazout se fait sentir. Interrogés, les pompistes affirment avoir du mal à s’approvisionner en quantité suffisante. Sur la station-service Petro Muha située dans le quartier Kinanira1, tous les pompes à mazout sont à sec. Par la suite, aucun mouvement des véhicules n’y est visible. Interrogés, certains pompistes confient que le manque de mazout est une réalité. Suite à ce problème, ces dernières affirment craindre d’éventuels licenciements si rien n’est fait.
« Plus d’un mois sans mazout, c’est trop. Et nous, petits pompistes que nous sommes, nous avons peur de perdre nos boulots », dit un de ces derniers.
« Qui peut continuer à rémunérer un employé qui ne lui apporte pas de bénéfices ? », s’interroge un autre d’entre eux. Pour lui, la perte d’emploi aux pompistes est possible.
Sur cette même station, aucun véhicule ne vienne s’approvisionner en carburant. Tous les pompes à mazout sont à sec.
« Trois semaines viennent de s’écouler sans mazout ici », témoigne sous anonymat un pompiste rencontré à la station-service Kobil connue sous le nom de « station Butanyerera ». Celui-ci affirme que faute de mazout certains chauffeurs de véhicules et tricycles les accusent injustement de cacher ce carburant. « Des fois, nous subissons des injures de la part des chauffeurs. Ils ne nous comprennent pas. Ils nous accusent de cacher le mazout pour le vendre à un prix élevé, ce qui est faux », raconte-t-il.
A la station-service de l’endroit dit « chez Katikati », le constat est amer. Les pompistes sont assis devant les pompes. Lorsqu’un un chauffeur affiche la volonté d’aller en direction des pompes, ces derniers lui font signe qu’il n’y a point de mazout.
Suite à ce problème récurrent, les chauffeurs des véhicules et des tricycles approchés affirment vivre le calvaire. « Je ne donne pas convenablement la ration à ma femme. Car si je travaille aujourd’hui, je risque de passer deux jours à la recherche de mazout », confié un chauffeur d’un tuk-tuk rencontré au quartier Kinanira1. Ce dernier affirme ne pas être aujourd’hui en mesure de nourrir sa femme et es deux enfants.
Un chauffeur d’un bus rencontré en zone Musaga fait savoir qu’il se querelle souvent avec son patron lorsqu’il lui donne un versement inférieur à celui qu’ils s’étaient convenus. Actuellement, il indique qu’il ne paie pas régulièrement le loyer. Pire encore, il peut passer une journée sans rien mettre sous la dent.
Certains propriétaires de véhicules affirment qu’aujourd’hui, ils laissent leur véhicule à la maison et se déplacent à pied. Ce qui leur fatigue beaucoup.
Cela arrive au moment où les hauts responsables du ministère de l’hydraulique, des mines et de l’énergie ne cesse de dire que le carburant est à profusion dans le stock.