Malgré l’expiration du délai de démolition des constructions anarchiques, ces derrières existent encore. Certains habitants de la commune Mukaza dont les leurs ont été sujettes de démolition se demandent pourquoi il y a deux poids deux mesures dans l’exécution de la mesure de démolition.
En zone Bwiza, il est 9h. De la 2ème avenue à la 8ème avenue s’observent des maisons construites anarchiquement. Interrogés, certains riverains de ces dernières n’y vont pas par quatre-chemins.
« Voilà ce bâtiment, on dit qu’il appartient à un cadre de l’Etat. Visiblement, il est construit presque dans la route. Pourtant, il est intouchable. Je ne comprends pas donc pourquoi des hauts cadres sont les premiers à ne pas respecter la loi », raconte d’emblée un sexagénaire rencontré à la quatrième avenue pointant du doigt une maison blanche en étages se trouvant sur la jonction de la quatrième avenue de la zone Bwiza et de la route qu’empruntent les bus de Jabe.
Et de poursuivre : « Regarde, toutes les constructions anarchiques autour de lui ont été rasées, il y a longtemps ».
Cet habitant dit ne pas savoir s’il y a des gens qui sont au-dessus de la loi.
Au début de la deuxième avenue de cette même zone, autour d’un bar communément appelé « Quelque part », se trouvent trois constructions anarchiques. Deux d’entre elles dont les murs de clôture possèdent de grosse croix rouge, signe qu’elles sont sujettes de démolition. Une autre n’a aucun signe sur son mur, mais elle est construite anarchiquement, selon ses riverains. Pourtant, lors de la démolition, elles sont restées intactes. Approchés, les riverains de ces constructions ne décolèrent pas. « C’est attristant de voir de tels maisons. D’autres ont été démolies, mais ces dernières sont encore là », confient sous anonymat un homme rencontré près du bar connu sous le nom de « Quelque Part». «Ne voyez-vous pas qu’il y a deux poids deux mesures lors de la démolition des constructions anarchiques?» S’enquit-il.
Même son de cloche chez les différents riverains de l’université Paix et Réconciliation. Ces derniers se disent étonnés de voir la clôture de cet établissement resté debout seul.
Ce n’est pas seulement dans la zone Bwiza que s’observent des constructions anarchiques épargnées lors de la démolition.
Sur la chaussée du peuple Murundi, les clôtures des Banques BBCI, BCAB et de la compagnie d’assurance UCAR possèdent une croix rouge, signe qu’elles sont sujettes de démolition. Pourtant, elles restent intactes. Un passager interrogé à cet endroit affirme que c’est une honte de voir ces clôtures debout.
Lui et différents autres riverains des constructions anarchiques interrogés appellent au ministère de l’intérieur à corriger toutes les imperfections ayant caractérisé l’exécution des travaux de démolition.
Pour Michel Masabo, professeur de l’université, il faut que les organes habilités punissent les récalcitrants pour faire respecter la loi. Selon lui, la mesure de démolition des constructions anarchiques devrait toucher toutes les constructions anarchiques sans distinction aucune.
Signalons que dans une é mission publique de ce mercredi 29 décembre, le président burundais Evariste Ndayishimiye s’est prononcé à ce sujet. Il a fait savoir que personne n’est au-dessus de la loi et a appelé la population à dénoncer toutes les personnes qui violent la loi en s’appuyant sur leurs fonctions.