Ce lundi 20 décembre, Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR a qualifié de génocide contre les hutus les crimes de 1972 et 1973 devant le parlement réuni en congrès. Selon lui, Micombero et son parti sont responsables de ce génocide. Pourtant, cette qualification ne fait pas l’unanimité.
« La CVR déclare solennellement ce 20 décembre 2021 que les crimes de génocide ont été commis contre les Bahutu du Burundi en 1972 et 1973 »
Pierre Claver Ndayicariye, président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) l’a dit ce lundi 20 décembre devant le parlement du Burundi réuni en congrès lors de la présentation d’un rapport d’étape dans le palais de Kigobe.
Selon lui, le président Michel Micombero est responsable de ce génocide. Il a aussi fait savoir que le parti du héros de l’Indépendance a du sang sur ses mains. « Certaines lois du parti des Badasigana que j’ai lues stipulaient que c’est l’Uprona qui orientait la politique générale du pays en 1972 », a-t-il indiqué pour montrer le rôle de ce parti dans la crise de 1972.
Selon le député Pascal Gikeke, les biens du parti Uprona et du président Micombero devraient être saisis et redistribuer aux familles des victimes.
Uprona, victime ou coupable ?
L’Uprona rejette en bloc les accusations « injustes » portées contre lui comme un des commanditaires de ces tueries. Selon Olivier Nkurunziza, les organes prenant les décisions engageant la responsabilité historique de l’Uprona n’ont pas appelé au massacre des Bahutu. Il accepte néanmoins que les hauts responsables du parti ont été tués sur tous les niveaux dans le pays.
Il demande par ailleurs à la CVR d’approfondir les enquêtes. Et cela dans le but de réconcilier tous les burundais. Selon lui, mener une enquête des événements de 1972 est un travail qui demande beaucoup de sagesse.
Selon le député Pascal Gikeke, les biens du parti Uprona et ceux du Président Micombero devraient être saisis et redistribuer aux familles des victimes.
La CVR est-elle crédible ?
L’avocat David Dusabe, estime que Pierre Claver Ndayicariye n’a pas des prérogatives de qualifier solennellement de génocide les événements de 1972. « La prérogative de qualifier des événements de 1972 de génocide revient au sénat et à ses deux chambres réunies en congrès ». Pour lui, l’ambassadeur Ndayicariye a donné sa proposition.
Selon Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Sahwanya Frodebu et signataire des accords d’Arusha, la CVR n’est pas neutre pour qualifier les crimes commis en 1972.