L’OLUCOME déplore l’inefficacité persistante de la lutte contre la corruption au Burundi. Selon cet observatoire, de nombreux dirigeants se contentent de discours politiques sans actions concrètes. Il cite en exemple de grands projets publics qui s’effondrent prématurément, alors que leurs exécutants s’enrichissent illicitement. Pour l’OLUCOME, le Burundi ne pourra jamais atteindre ses objectifs de développement tant que la corruption ne sera pas éradiquée.

Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), a déclaré ce jeudi 4 décembre, lors du lancement officiel de la campagne des 16 jours d’activisme contre la corruption, que celle-ci constitue l’une des principales causes des mauvais résultats économiques enregistrés dans le pays.
« C’est aussi un obstacle de taille au développement et à l’atténuation de la pauvreté. La corruption menace l’humanité, plus particulièrement les pauvres. C’est pour cela que le monde entier, à travers l’Assemblée générale des Nations Unies, a décidé de mettre en place la Convention des Nations Unies contre la corruption. Selon les Nations Unies, là où il y a la corruption, on ne peut pas prétendre avoir le développement ni la démocratie ou encore avoir l’intégrité des dirigeants. »
Selon le président de l’OLUCOME, ce sont souvent des activités sans réelle valeur qui se développent, au détriment de celles qui pourraient véritablement contribuer au progrès économique.
« Quand on regarde comment la corruption est combattue, il est clair que les corrompus sont devenus plus forts que l’État. À vrai dire, je dois vous dire que la lutte contre la corruption actuellement, c’est clair, la corruption est devenue endémique, tout le monde le voit. Nous avons l’espoir, à travers les mesures qui sont en train d’être mises en place, mais jusqu’à aujourd’hui, on est juste au niveau des discours politiques. »
Il donne l’exemple de la capitale Bujumbura : « Ici à Bujumbura, vous vous souvenez qu’il y avait auparavant des radars. Malheureusement, ces dispositifs ont disparu alors qu’ils contribuaient à instaurer l’ordre. On ne peut pas non plus ignorer la disparition des feux tricolores. Peut-on vraiment concevoir cela dans un pays indépendant depuis plus de 60 ans ? »
Selon M. Rufyiri, le Burundi pourrait être le seul pays au monde à ne pas disposer de radars, de feux tricolores ni de caméras de surveillance sur ses routes.