Ce mardi matin, 29 octobre 2024, l’entrée au marché de Ruvumera situé dans la zone de Buyenzi de la commune de Mukaza, a été soumise à une nouvelle exigence : la présentation d’une attestation d’inscription délivrée par un agent recenseur de la Commission électorale indépendante, CENI. Cette décision, prise par les autorités locales, a provoqué une vague de critiques parmi les usagers du marché, qui estiment que l’accès à ce lieu de commerce devrait être un droit inconditionnel.
À partir de 9h30, les clients se sont heurtés à des bousculades à l’entrée, où seuls ceux munis de l’attestation étaient autorisés à entrer. Les commerçants, quant à eux, ont exprimé leur désespoir face à une baisse significative de la clientèle. « Nous attendons désespérément des clients, mais cette mesure nous pénalise », a déclaré un vendeur, visiblement frustré par la situation.
Les agents de sécurité, surnommés « Abasiti », ont été déployés en nombre pour contrôler l’accès. Ils ont demandé aux personnes sans attestation d’inscription de 2025 de se rendre à un bureau d’inscription à proximité, menaçant ceux qui tenteraient de contourner la règle d’une sanction sévère. Cette situation a suscité des interrogations parmi les citoyens, qui se demandent si l’inscription devrait être une condition pour accéder à des services publics.
Une mesure jugée illégale
Le juriste, théoneste Manirambona a critiqué cette exigence, affirmant qu’elle est contraire à la constitution burundaise. Selon lui, les articles 87 à 92 de la constitution stipule clairement que l’inscription sur les listes électorales est un droit, et non un devoir. « Ces décisions des autorités locales sont illégales et anticonstitutionnelles », a-t-il déclaré, appelant plutôt à une sensibilisation adéquate de la population.
Alors que le marché de Ruvumera a été paralysé par ces nouvelles règles, d’autres marchés, comme celui de Jabe dans la commune de Mukaza continuent de fonctionner normalement, sans aucune exigence d’inscription.