L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome, juge qu’il est crucial de trouver un équilibre entre les secteurs porteurs de croissance économique et le budget de fonctionnement pour atteindre les objectifs ambitieux fixés pour l’avenir du Burundi.
Dans un communiqué de presse de ce 3 juin 2024, l’OLUCOME s’est basé sur la lettre de cadrage budgétaire exercice 2024-2025 du 29 mars 2024 signée par le Ministre des finances, du budget et de la planification économique pour constater que dans la quasi-totalité des ministères, le budget de fonctionnement de l’exercice budgétaire 2024-2025 a augmenté par rapport à celui de l’exercice budgétaire 2023-2024 révisé. D’après ladite lettre, a affirmé le président de l’Olucome, les investissements sur les ressources intérieures sont très légèrement augmentés pour l’exercice budgétaire 2024-2025 en comparaison avec ceux de l’exercice budgétaire 2023-2024. « Les investissements sur les ressources extérieures de l’exercice budgétaire 2024-2025 ont augmenté dans peu de ministères par rapport à l’exercice budgétaire 2023-2024 révisé », a déploré Gabriel Rufyiri dans son communiqué de presse. L’Observatoire trouve que le budget général de l’État en cours de l’élaboration de l’exercice budgétaire 2024-2025 n’est pas un budget d’austérité, mais un budget dominé par celui de fonctionnement.
« Il faut un budget citoyen. »
Ainsi, si la tendance n’est pas inversée et que cela continue, a averti son président, il est difficile, presqu’impossible d’atteindre les objectifs de la vision du Burundi : pays émergent en 2040, pays développé en 2060. Gabriel Rufyiri demande au gouvernement de proposer un budget citoyen qui répond aux besoins de la population au lieu de celui de consommation. « Nous demandons aux autorités de préparer un budget d’austérité », a-t-il insisté, faisant allusion aux hauts dignitaires qui augmentent leur train de vie alors qu’ils gèrent le pays le plus pauvre au monde.
Selon le communiqué de presse du Conseil des ministres du 30 mai 2024, les recettes et dons du budget général de l’État passent de 3 371,6 milliards de BIF en 2023/2024 révisé à 3 941,11 milliards de BIF en 2024/2025, soit une augmentation de 16,89 %. Les dépenses totales de l’État passent de 3 780, 95 milliards de BIF en 2023/2024 à 4 397, 46 milliards de BIF pour l’exercice budgétaire 2024/2025, soit un accroissement de 16,2 %, alors que le déficit global du projet de loi de finances pour l’exercice budgétaire 2024/2025 s’élève à 456, 34 milliards de BIF contre 426, 51 milliards de BIF en 2023/2024.