Les locataires de l’immeuble du défunt Camara, localisé au centre-ville de Bujumbura, dénoncent d’importantes pertes et une détérioration de leurs conditions de vie, 33 jours après l’interdiction de toute activité dans les lieux par la Cour d’appel. Ils affirment avoir sollicité l’intervention du ministère de la Justice, mais restent sans réponse à ce jour. Ils demandent la réouverture de leurs locaux pour poursuivre leurs activités.

Ces locataires regrettent d’être contraints de signer un second contrat avec deux femmes du défunt Camara « Fatima et Rita », alors qu’ils étaient initialement engagés sous un premier contrat avec un autre représentant de la famille. Ils craignent que la cour d’appel ait des intérêts cachés dans cette décision.

L’un des locataires de l’immeuble exprime son profond désespoir et pointe du doigt la cour d’appel: « Nous avions des activités que nous exercions ici chaque jour, mais cela fait maintenant plus d’un mois qu’on nous a fermés, alors que nous avons des familles à nourrir. C’est très triste de voir que la Cour d’appel peut décider de fermer les portes alors que nous payons régulièrement nos taxes à l’OBR. »
Un autre évoque des pertes au sein des familles touchées: « Les parents qui travaillaient ici et qui ont des familles sont aujourd’hui profondément dans le désespoir. Leurs enfants risquent à tout moment d’abandonner l’école parce que leurs parents ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins. Les conséquences sont graves pour les familles dont les lieux de commerce ici ont été fermés. »

Selon eux, cette situation freine leur progression et les prive des revenus nécessaires pour réaliser leurs projets de développement.
« Nous avons d’abord saisi la Cour d’appel, mais elle a refusé de nous écouter. Nous avons écrit au président de la Cour suprême, mais lui aussi a refusé d’intervenir. Finalement, nous nous sommes tournés vers le ministère de la Justice, qui nous a promis de suivre l’affaire. Nous réclamons la réouverture des locaux pour que nous puissions reprendre nos activités et limiter les graves conséquences que subissent nos familles. »
Ils lancent un appel au président Ndayishimiye : « Nous avons besoin que nos voix soient entendues. Que nos doléances parviennent aux responsables de l’OBR, à la Cour d’appel, aux autorités judiciaires, voire au président de la République, afin qu’ils interviennent, parce que notre situation est devenue insupportable », demande-t-il.
Quand un enfant s’oppose à la mère
Hussein Camara, l’un des enfants de Rita figurant sur ce nouveau contrat, affirme avoir recouru à la Cour d’appel de Bujumbura afin que leur mère cesse de les représenter, mais déplore que la Cour ne leur ait pas encore rendu justice.
« Moi, j’ai rédigé une lettre avec mon petit frère pour retirer à notre mère le droit de nous représenter, car nous avons constaté que ce qu’elle fait avec Fatima n’est pas clair. Un jour, elle nous dit une chose, le lendemain elle nous dit autre chose. On voit bien que c’est louche. Nous avons déposé cette lettre à la Cour d’appel de Bujumbura, mais elle a été tout simplement ignorée. »
Il se plaint que, bien que leur mère se soit remariée, elle continue de gérer les affaires familiales Camara, alors que ses enfants, tous majeurs, sont en âge de se représenter eux-mêmes.
« Notre mère s’est déjà remariée avec un autre homme. Il n’est donc pas normal qu’elle continue à nous représenter alors qu’elle est dans une autre famille. Nous demandons à la justice de nous aider. Il est inadmissible que nous ne souhaitions plus être représentés par notre mère, et qu’elle continue malgré tout à apparaître dans les contrats. »
M.Hussein Camara appelle la justice à intervenir rapidement pour leur rendre pleinement justice.
Sachez que, parmi les héritiers de feu Camara figurent aussi certains actuellement concernés par cette fermeture.