L’Olucome attribue en partie l’inflation persistante sur le marché à un manque de leadership, un constat partagé par plusieurs économistes. À cela s’ajoute un déficit de volonté politique. Pour ces experts, le renforcement du leadership serait une piste prioritaire pour mettre fin à la hausse des prix. Ces propos ont été tenus ce mardi 7 octobre lors d’une conférence organisée par l’Olucome, axée sur l’analyse des causes de l’inflation et les solutions envisageables.

Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre les Malversations Économiques (OLUCOME), pointe du doigt le manque de bonne gouvernance comme principale cause de la flambée des prix sur le marché.
« La cause principale de l’inflation est la crise de leadership. S’il n’y aura pas de solutions alternatives, ce sera le pire. Scientifiquement parlant, personne ne peut démentir ça. »

Diomède Ninteretse, expert en leadership, rejoint l’analyse de l’OLUCOME et souligne qu’il existe souvent un écart entre les discours officiels et les actions concrètes sur le terrain.
« Bien sûr que oui. Il y a un manque de leadership, car les autorités ne joignent pas les paroles à l’acte. »

Selon l’économiste Francis Rohero, il s’ajoute un problème de manque de volonté politique. Il s’interroge sur l’éventualité que certains Burundais tirent profit de la crise économique actuelle.
« Tantôt les gens disent que c’est un problème de leadership, je suis d’accord, c’est un problème peut-être de gouvernance, je suis d’accord, mais ça va peut-être au-delà de cela. C’est peut-être même un manque de volonté notoire qui serait scillante, parce que ce n’est pas normal qu’un pays comme le Burundi, qui a tout, qui a des techniciens, des personnes capables, n’arrive pas franchement, au moins à élever sa tête, à marcher un tout petit peu. »

Pour Léonce Ngendakumana, ancien président de l’Assemblée nationale, la flambée des prix résulte de l’affectation des fonds publics à des secteurs non productifs, au lieu de soutenir des initiatives génératrices de richesse.
« Les fonds publics sont affectés dans les secteurs non productifs. Il faut passer du budget social au budget économique, sinon, on observera toujours la flambée des prix sur les marchés. »
Selon lui, le Burundi est désormais en situation d’hyperinflation: « Nous avons dépassé le stade d’inflation, nous sommes à présent à l’hyperinflation. Au Burundi, le taux d’inflation est estimé à 39.6 %, ce qui signifie que le pouvoir d’achat d’un burundais a aussi chuté jusqu’à ce chiffre. »
Ngendakumana fait savoir également que le mode de nomination des responsables contribue à cette situation. Pour stabiliser les prix sur le marché, il recommande de promouvoir une gouvernance responsable.