Certains résidents de la zone Mparamirundi, dans la province de Butanyerera, témoignent qu’il y en a des caféiculteurs locaux qui vendent illégalement du café burundais au Rwanda, invoquant un prix d’achat trop bas au Burundi. Ils estiment qu’une révision à la hausse du prix du kilo de café serait une solution efficace pour mettre fin à cette fraude. Cette situation est également confirmée par l’administration communale de Kayanza.

Selon ces habitants de la zone Mparamirundi, commune Kayanza de la province de Butanyerera, certains caféiculteurs de cette localité exportent illégalement le café burundais vers le Rwanda en raison du prix d’achat du café au Burundi qu’ils estiment trop bas.
« Le café est exporté illégalement vers le Rwanda parce que les producteurs y cherchent un meilleur revenu qu’ils ne trouvent pas au Burundi », a dit un des résidents de la zone Mparamirundi.
Une autre estime : « Je pense que cela s’explique par le fait que la monnaie rwandaise a plus de valeur que la monnaie burundaise. Par exemple, un kilo de café payé 2800 FBU, s’il est vendu à 2000 francs rwandais, ça rapporte davantage. »
Il estime que pour éradiquer ce commerce frauduleux du café, il serait nécessaire de rehausser le prix du kilo de café.
« Il faudrait revoir à la hausse le prix du café afin que les caféiculteurs gagnent suffisamment au Burundi, car si l’argent qu’ils trouvent ici est suffisant, ils n’iront plus le chercher de l’autre côté de la frontière. »
Selon eux, l’exportation clandestine du café s’explique non seulement par la faiblesse du prix du café, mais également par les longs délais d’attente avant d’être payé pour leur récolte. Ils estiment qu’un règlement rapide et régulier des producteurs permettrait de mettre un terme à cette pratique.
De son côté, Godefroid Niyonizigiye, administrateur de la commune Kayanza, confirme l’existence de cette fraude liée au café et précise que les auteurs pris en flagrant délit sont punis.
« Kabarore est une localité frontalière avec le Rwanda. Par exemple, quelqu’un qui va puiser de l’eau peut en profiter pour transporter du café dans les bidons. Beaucoup se font arrêter. »
Il ajoute : « Aujourd’hui, même une simple sortie pour aller chercher de l’eau entraîne désormais une vérification pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de quelqu’un qui transporte du café dans des bidons. »
Il explique que la fraude cause des pertes au pays et appelle les fraudeurs à y mettre un terme.