Des employés de différents ministères n’arrivent pas à arriver à l’heure au travail tel qu’exigé par le ministre de la Fonction publique. Ces derniers affirment qu’il est impossible d’arriver à l’heure suite au problème de déplacement et de transport.
Dans plusieurs ministères, y compris celui de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi, des Infrastructures, du Commerce et de la Solidarité nationale. Dès 7h20, bien avant l’heure prévue de début de service, il était évident que la ponctualité n’était pas au rendez-vous. À 7h50, de nombreux fonctionnaires n’étaient toujours pas arrivés. Un phénomène qui semble s’étendre à l’ensemble des services publics.
La situation s’est reproduite également au ministère de l’Éducation nationale, où nos journalistes sont arrivés à 8h et ont observé des retards similaires. Plusieurs travailleurs, qui ont préféré rester anonymes, pointent du doigt la pénurie de carburant, qui rend leurs déplacements particulièrement difficiles. L’absence de carburant a non seulement entraîné des retards, mais elle a également affecté la fluidité des transports en général, aggravant une situation déjà tendue.
Le ministre Vénuste Muyabaga, en charge de la Fonction publique, a quant à lui pris une mesure en arrivant avant 7h30 et en restant à l’extérieur du ministère pour inciter ses collègues à respecter l’heure. Cependant, la réalité de terrain semble bien plus complexe.
Selon Célestin Nsavyimana, président de la Confédération des syndicats Cosybu, la pénurie de carburant empêche de nombreux travailleurs d’accomplir leur tâche dans les conditions optimales. « Il est actuellement impossible de respecter les huit heures de travail recommandées par le Code du travail au Burundi », déclare-t-il. Il ajoute que cette pénurie touche l’ensemble de la population, pas seulement les fonctionnaires, et complique le quotidien de tous.
Le président du Cosybu critique également la position du ministre de la Fonction publique, qui a annoncé une « intolérance zéro » face aux retards. Selon lui, les autorités devraient prendre en compte les réalités du terrain, telles que l’impossibilité pour certaines personnes de se rendre au travail à pied, notamment les femmes enceintes ou les travailleurs vivant dans des zones éloignées comme Kamenge ou Kanyosha. Il plaide pour une solution plus inclusive, rappelant que le transport ne concerne pas uniquement les fonctionnaires, mais l’ensemble de la population.
Dans ce contexte, Célestin Nsavyimana suggère que le ministre de la Fonction publique, fort de son autorité, prenne exemple sur ses propres démarches et incite ses collègues à mettre en place des solutions similaires dans leurs ministères.