Des dépouilles mortelles de nouveau-nés ou des avortons se font remarquer ces derniers jours dans les différentes provinces du nord du Burundi. Interrogés, certains habitants de cette localité affirment que le manque de dialogue dans les familles et la mauvaise utilisation les réseaux sociaux est à la base de ce phénomène. Le dialogue familial et le respect de la culture burundaise pourraient sauver la situation.

Au nord du pays, on trouve des corps sans vie de nouveau-nés et des avortons dans les latrines, lieux d’aisance, caniveaux, brousse et dans les ravins, etc. comme en témoignent nos sources. L’exemple typique qu’ils révèle est celui d’une élève interne au lycée Busiga de la province de Ngozi. Selon ces sources, cette fille a tué de ses propres mains son nouveau-né avant de jeter sa dépouille mortelle dans une latrine dudit lycée. Après ce crime, selon toujours nos sources, sa santé s’est détériorée. Ce qui lui a valu la peine d’être acheminée au centre de santé de la commune Busiga pour un traitement. Pourtant, ces mêmes sources font savoir qu’après sa guérison, elle comparaîtra devant la justice pour répondre de ses actes.
Une autre source signale qu’une femme de la commune Butihinda a tué, puis enterré son bébé après l’avoir accouché. Par après, elle est arrêtée, et puis mise sous les verrous pour un interrogatoire.
Le manque de dialogue familiale en est-il vraiment la cause ?
Interrogés, certains parents affirment qu’une chose est à l’origine de ce problème : le manque de dialogue en rapport la santé sexuelle et reproductive dans les familles. Ces parents déplorent que les enfants d’aujourd’hui manque du respect envers leurs parents. « A notre époque, nous réservions un grand respect à nos parents. Mais, un enfant d’aujourd’hui, ils se comportent telle une chèvre de la saison sèche », se lamentent ces derniers. Selon eux, en intégrant les réseaux sociaux dans leurs vies, les enfants d’aujourd’hui tendent à oublier leur culture. « Ils embrassent des cultures étrangères différentes sans discernement, ce qui les empêche de se fier aux conseils de leurs parents », souligne un de ces parents sous anonymat.
Ces pères et mères indiquent que certains d’entre eux ont leur part de responsabilité dans la dégradation de l’éducation de leurs enfants. « Parmi nous, il y a ceux qui s’occupent tout le temps de leurs activités quotidiennes. En conséquence, le dialogue manque la place dans leurs familles », fait savoir un d’entre eux.
Et de murmurer un autre en dodelinant sa tête qu’en l’absence du dialogue dans la famille, les enfants se comportent comme bon leur semble.
Ces parents font un clin d’œil aux parents de s’asseoir ensemble avec leurs enfants, de leur réserver le temps de dialogue. Pour eux, les parents savent quoi conseiller à leurs enfants à travers le dialogue parent-enfant. Ils leur demandent ensuite d’oser discuter avec leurs filles ce qui se rapporte à la santé sexuelle et reproductive.
Révocat Ruberandinzi, administrateur de la commune Butihinda appelle les femmes et les filles à adopter un comportemnt humain. Pour lui, un comportement de tuer, et puis de jeter n’importe où ton propre rejeton n’est pas humain.
La conservation de la culture, un préalable de tous

Selon Émile Mworoha, historien et professeur de l’université, chaque société à sa propre culture. «Les étrangers dans leur diversité ont leurs propres cultures comme nous aussi, nous avons nos leurs et nos cultures», fait-il savoir.
Bien que nos ancêtres ne sussent ni lire ni écrire, précise-t-il, ils avaient la culture. Celle-ci visait la promotion de la personnalité, la civilisation de l’ijambo, conclut-il.
L’historien de Mworoha appelle les burundais en général et les filles en particulier à sauvegarder leur propre culture. Pour lui, la préservation de la culture burundaise devrait être un préalable de tous.
Cette dégradation de la culture burundaise parmi la jeunesse consécutive à l’éclosion de nouvelles technologies de l’information et de communication ne s’observe pas uniquement dans le nord du pays.