Ce mercredi 29 décembre a eu lieu à Bujumbura une émission publique. Au cours de celle-ci, Evariste Ndayishimiye, président du Burundi a indiqué que les crimes de 1972, 1973 n’incombent à aucune ethnie.

Dans une émission publique avec la population et les journalistes diffusée en direct sur différentes radios locales, le président Burundais Evariste Ndayishimiye a fait savoir qu’aucune ethnie n’est responsable du génocide de 1972 contre les hutus.
« Personne ne peut m’expliquer comment un groupe de gens peut s’arroger le droit de décimer des milliers et des milliers de citoyens innocents aux yeux des autorités du pays sans que ces dernières ne réagissent », a-t-il martelé.
Pour lui, aucune ethnie n’a jusqu’à présent son responsable, ce qui prouve qu’aucune ethnie n’est responsable des crises ayant ensanglantes le pays.
« Y aurait-il un responsable d’une ethnie ? Dites-moi un responsable des tutsis, celui des hutus et celui des hutus si vous les connaissez. Car moi, je ne les ai jamais vus », a-t-il ajouté.
Là, il se demande comment les tueurs de 1972 auraient pu planifier puis réaliser le massacre des gens sans que le gouvernement de cette époque n’intervînt pour calmer la situation.
Franchement, continue-t-il, l’Etat de 1972 avait trahi le pays et le peuple.
Le président Ndayishimiye affirme que les témoignages de quelques-uns des auteurs des crimes de 1972 suffisent. « Que personne n’ait pas peur parce qu’il est de telle ou telle autre ethnie », tranquillise-t-il.
Il affirme que la globalisation fait que les gens d’une telle ou telle autre ethnie se culpabilise. « Evitons la globalisation : au lieu de poser la question : qui en sont responsables (bien entendu des crimes de 1972), il faut poser celle-ci : qui en est responsable ?», conseille-t-il.
Il indique avoir accueilli avec amertume les crimes de 1972. D’après lui, ce qui serait important est que tout burundais pleurer pour les victimes de 1972.
Quid de l’apaisement des esprits ?
Après avoir reçu le rapport d’étapes de la Commission vérité et réconciliation (CVR), raconte-t-il, le parlement le dépose au Conseil National Exécutif. Ce dernier met en place un groupe de juristes pour analyser, puis classer les faits. Ces juristes identifient la responsabilité de chacun pour tenter de calmer les esprits.
Signalons qu’à l’occasion d’échanges de vœux avec les corps de sécurité et de l’ordre, il a fait savoir que la connaissance de vérité permettra la réconciliation, mais non la vengeance.