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Bâtiments administratifs : l’État critiqué pour sa dépendance aux locations

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Certains députés déplorent que le gouvernement burundais continue de dépenser d’importantes sommes dans la location de bâtiments pour ses services, alors qu’il dispose des moyens suffisants pour ériger ses propres infrastructures. De son côté, le ministre des Finances reconnaît que ces dépenses pèsent lourdement sur le budget de l’État et assure qu’une commission a été mise en place pour examiner de près cette situation.    

Le mercredi 30 octobre, lors de la présentation des rapports de performance et d’exécution budgétaire du 3ᵉ et 4ᵉ trimestre de l’exercice 2024-2025 à l’Assemblée nationale, certains députés se sont interrogés sur l’incapacité de l’État à construire ses propres infrastructures, alors qu’il continue de louer des bâtiments auprès de particuliers.

 Le député Misago Zachée estime : « Il est étonnant de voir un ministère capable d’utiliser 45 milliards ou disposant d’un budget de 27 milliards, être pourtant incapable de construire un bâtiment de 100 millions alors que dans les communes, avec des recettes ne dépassant même pas 50 millions, on parvient à construire des bâtiments. »

Quant au député Manirambona Venant, il fait savoir : « Monsieur le ministre, les dépenses de l’État en matière de loyers sont excessives. Il est temps d’envisager des réformes permettant à l’État de construire ses propres infrastructures afin de réduire ces charges. »   

À son tour, Alain Ndikumana, le ministre des Finances, dit reconnaitre cette situation. Cependant, il déplore que certaines personnes en tirent profit. Il a également admis qu’il n’existe pas encore un inventaire précis des bâtiments appartenant à l’État.

« Le principal problème que nous rencontrons est que vous soulevez d’ailleurs régulièrement dans le domaine des infrastructures et concerne la gestion des loyers. Nous avons demandé à recevoir des contrats de location et on nous a répondu qu’ils n’existent pas. Pourtant, chaque jour, l’État continue de décaisser de l’argent pour payer ces loyers. »

Il assure qu’une commission chargée d’examiner les bâtiments loués par l’État a été mise en place pour une analyse profonde de la situation: « Un autre point que vous ne soulevez jamais concerne le patrimoine de l’État, notamment la comptabilité matière. C’est pour cela que le système de budget programme est souvent critiqué. »  

Il ajoute : « Quand je suis arrivé au ministère des Finances, nous avons travaillé ensemble et je lui ai dit de décomposer ces deux milliards pour qu’on voit exactement ce qu’ils couvrent. Une fois décomposée, la somme réelle utilisée ne dépassait même pas 300 millions. Voilà un autre combat, c’est de remettre de l’ordre, ce qui implique parfois de toucher aux intérêts de certains individus. »

Le ministre Ndikumana souligne que la planification budgétaire annuelle devrait impliquer les citoyens dans le suivi et l’évaluation, afin de vérifier la réalisation des promesses inscrites dans le budget précédent. Selon lui, cette approche permettrait d’éviter la récurrence de certaines dépenses non justifiées, observée depuis plusieurs années.

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