Les membres de la diaspora burundaise regrettent qu’ils font face aux actes de la corruption faite par certains dirigeants du pays. Ils déplorent aussi le favoritisme dans certaines institutions publiques, ce qui complique l’accès aux services du gouvernement. Ils plaident pour un système de digitalisation dans tous les services de l’État afin de participer plus librement au développement du Burundi.

Selon Samuel Ndayiragije, représentant légal de la diaspora burundaise, la corruption demeure le principal obstacle rencontré par les Burundais de l’étranger.
« Les burundais de la diaspora nous rapportent que le principal obstacle auquel ils font face est la corruption, en particulier les ponts de vin exigés par certains dirigeants qui n’ont pas changé de comportement. »
Il dénonce aussi le favoritisme et l’égoïsme dans certaines institutions publiques, ce qui rend l’accès aux services difficiles et lents : « Nous demandons la mise en place d’une autre institution de lutte contre la corruption placée sous la supervision directe de la présidence de la République. Cette institution devrait être composée à la fois de membres de la diaspora burundaise et de responsables gouvernementaux. »
Il explique : « Je souligne cela parce qu’aucun membre de la diaspora ne vient chercher un poste dans le gouvernement ni pour se livrer à la corruption. Lorsqu’un burundais vivant à l’étranger investit dans son pays, c’est dans l’intention de contribuer au développement national. Pour éradiquer la corruption et le favoritisme, il est indispensable que notre pays se renforce dans le domaine du numérique. »
Il demande que la politique de numérisation soit intégrée dans les projets à exécuter de manière prioritaire afin que le Burundi puisse véritablement s’engager sur la voie du progrès.
La PARCEM réclame la transparence budgétaire

Faustin Ndikumana, directeur de la PARCEM, fait savoir que le rôle des diasporas reste primordial dans le développement du pays. Cependant, il déplore qu’il n’y ait aucune traçabilité de la contribution de la diaspora burundaise dans le budget de l’État.
« Les diasporas des pays jouent un rôle très important dans le transfert des revenus. Pour évaluer l’impact des accès de la diaspora dans le développement, on évalue d’abord l’état des investissements de la diaspora dans le pays, les transferts des revenus en devise et les dépenses que les membres de la diaspora peuvent gagner dans un pays comme tourisme quand ils reviennent pour visiter leur pays. »
Le directeur de la PARCEM explique que les activités menées par la diaspora doivent être évaluées par la banque centrale.
« Les problèmes qui frappent l’environnement des affaires aujourd’hui entravent l’entrée des investissements directs étrangers, entravent aussi l’investissement de la diaspora. S’il y a encore des problèmes, il y a la gouvernance, la corruption, les problèmes juridiques, donc tout cela handicape les transferts des revenus de la diaspora. »
Ndikumana suggère au gouvernement de renforcer la cohésion pour que la diaspora burundaise puisse produire des dividendes réels et visibles.
Évariste Ndayishimiye : « La digitalisation, le fondement de tout. »

Le président Ndayishimiye, à son tour, promet d’établir un service chargé de suivre les projets de la diaspora burundaise, un service qui sera affecté à la présidence de la République. Toutefois, il exprime sa détermination à renforcer le système de la digitalisation et appelle la diaspora burundaise à lui donner un coup de main.
« Un fonctionnaire corrompu ne peut pas accepter la digitalisation. Pensez-vous que je peux, à moi seul, mettre en place cette transformation ? Pas du tout. J’ai besoin de vous, la diaspora, pour m’y aider. Venez, mettons en place cette digitalisation avec énergie et détermination. »
Il donne comme exemple : « L’un d’entre vous, m’a dit qu’il est spécialiste dans la lutte contre la corruption et qu’il souhaite contribuer à cette cause. Il a visité plusieurs services et a constaté que la digitalisation est possible, mais il a aussi noté une forte réticence. »
Le président Neva explique que les projets de la diaspora burundaise lui donnent espoir : « Lorsque je vois les projets que vous, membres de la diaspora, réalisez, je constate qu’ils sont porteurs d’espoir. C’est pourquoi nous allons mettre en place un service chargé de suivre les projets de la diaspora au sein de la Présidence. »
Il demande aux membres de la diaspora de choisir des personnes fiables pour travailler en étroite collaboration avec l’équipe de suivi : « J’ai aussi compris que les ministres n’ont pas toujours l’autorité de se coordonner entre eux. Mais, moi, je suis à la tête de tous les secteurs, et je peux assurer cette coordination », ajoute-t-il.